Adama Samoura, jugé à Conakry pour trouble à l’État : « Je suis allé à la présidence pour rencontrer le président de la République ou le général Balla Samoura »

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LeRenifleur Judicalex Guinée 24/11/2025

Adama Samoura, coiffeur de profession, est jugé devant le tribunal de première instance de Kaloum pour trouble à l’État. Il lui est reproché d’avoir posé, à l’entrée de la présidence, des actes susceptibles de troubler l’ordre public. Lors de son audience correctionnelle tenue ce lundi 24 novembre 2025, le prévenu a plaidé non coupable.

À la barre, il affirme être allé à la présidence pour « rencontrer le président de la République ou le général Balla Samoura », afin de solliciter leur assistance.

Dans sa déposition, Adama Samoura a expliqué que c’est pour des raisons de santé mentale et par manque de moyens qu’il a décidé de se rendre à la présidence pour rencontrer le chef de l’État ou le général Balla Samoura.

« J’ai fait un accident au Maroc en 2019. J’ai eu une fracture crânienne et j’ai perdu connaissance. Par souci de santé mentale et par manque de moyens, un jour, j’ai décidé d’aller à la présidence rencontrer le haut commandement de la gendarmerie, le général Balla Samoura, ou le président de la République, le général Mamadi Doumbouya, pour qu’ils m’assistent. J’ai fermé ma chambre et je suis parti. Arrivé sur les lieux, j’ai été arrêté à l’entrée et bastonné par les agents des forces spéciales. Je n’ai même pas pu franchir les barrières : des agents encagoulés m’ont maîtrisé, ils m’ont frappé et ont arraché le T-shirt que je portais. Ils ont dit que j’étais un espion, alors que je n’avais rien sur moi, à part mon trousseau de clés et un téléphone Nokia. Si j’avais su qu’en allant à la présidence j’allais subir des bastonnades, je n’y serais pas allé », a déclaré le prévenu, détenu depuis le 13 novembre 2025.

Au terme de sa déposition, l’un de ses avocats a attiré l’attention du tribunal sur l’état mental de son client.

« Vous avez un malade devant vous. Il n’est pas lucide. Quelqu’un qui se lève spontanément, un matin, sans aucun programme, pour aller rencontrer le président de la République à la présidence, est une personne malade. Vous avez entendu ses déclarations : tantôt cohérentes, tantôt incohérentes. Il perd instantanément conscience. Nous vous prions donc d’ordonner sa mise en liberté provisoire avant d’examiner le dossier », a plaidé son conseil.

Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire en instruction pour mener « des investigations approfondies ».

 

Sadialiou Barry

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