Affaire de viol sur mineure : Après plus de cinq ans de détention préventive, Mamadou Lamarana Bah recouvre la liberté

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LeRenifleur Judicalex Guinée 05/12/2025

Les faits, qui remontent à 2020, impliquent Adama Hawa Diakité et Mamadou Lamarana Bah en banlieue de Conakry. Selon le procureur, le jeune homme, qui était sur sa moto-taxi, aurait stationné son engin sur le passage de la fille, exprimant son intention d'être avec elle. Après plusieurs tractations, ce conducteur aurait finalement réussi à l'emmener vers un endroit isolé où il aurait abusé d'elle. Toujours selon le magistrat, ce sont les cris de la fille, alors âgée de treize ans, qui auraient alerté le public, permettant d'appréhender l'auteur présumé du viol.

Interrogé sur les faits, Mamadou Lamarana Bah a systématiquement rejeté la thèse du viol. Il a cependant soutenu avoir eu des relations charnelles avec elle à plusieurs reprises avant qu'elle ne l'accuse ce jour-là. Pour étayer ses arguments, il a laissé entendre qu'elle était sa petite amie.

Abordant la genèse du problème, le jeune homme a déclaré 

 « Elle est couturière de formation. J'ai l'habitude de l'envoyer à son atelier, car depuis fin 2019, on sort ensemble. Le jour où on m'a accusé de viol, je suis allé la chercher chez elle à Demoudoula. Arrivé à côté de chez moi à Koloma, je lui ai dit de m'attendre là-bas, je vais me changer. À ma sortie de la maison, elle m’a demandé de lui offrir 500 000 francs guinéens pour s’acheter des habits. Je lui ai dit que je n'avais pas ce montant. Je lui ai proposé, par contre, 300 000 francs. Dans les échanges, elle m'a énervé, je l'ai giflée. Ses amies sont venues la prendre pour l'envoyer à l'hôpital. »

Questionné par le procureur sur les relations sexuelles alors qu'il savait qu'elle n'avait pas atteint la majorité (18 ans), l'accusé s'est défendu 

 « C'est elle qui venait vers moi. »

Du côté de la défense, l'avocat a tenté d'attirer l'attention du tribunal sur le fait que son client aurait agi par erreur, ne sachant pas que la fille était mineure. L'avocat a plaidé pour que le tribunal accorde une seconde chance à son client, soulignant qu'il regrettait son acte et promettait de ne plus récidiver.

« Monsieur le Président, je vous prie de lui accorder des circonstances atténuantes et de prononcer une peine qui corresponde au temps mis en prison. N'oubliez pas qu’il a passé 5 ans et 5 mois en détention », a plaidé l'avocat.

Le procureur, quant à lui, n'a pas voulu entendre la demande de l'avocat. Selon lui, l'acte posé par l'accusé est si grave qu’il doit être sanctionné sévèrement pour servir d'exemple aux éventuels candidats au viol. Le magistrat a requis de retenir Mamadou Lamarana Bah dans les liens de la culpabilité et de le condamner à 10 ans de réclusion criminelle.

Cette réquisition n'a pas été acceptée par le tribunal. Dans son verdict, il a déclaré Mamadou Lamarana Bah coupable des faits de viol, puis l'a condamné à 5 ans de réclusion criminelle.

Dans la même décision, le juge a réservé les intérêts de la partie civile, qui avait brillé par son absence à l'audience de ce jeudi.

Le condamné a ainsi pu rejoindre sa famille pour avoir purgé une durée de détention préventive supérieure à la peine prononcée contre lui.

 

 

 

Par Bonankun, pour Judicalex-gn.org 

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