Candidature à la présidentielle : le juriste Kalil Camara éclaire sur les conditions d’éligibilité et les incompatibilités

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LeRenifleur Judicalex Guinée 03/11/2025

Lors d’une analyse juridique faite ce lundi 03 novembre  2025 à notre rédaction, le juriste Kalil Camara a détaillé avec rigueur les principes encadrant la candidature à l’élection présidentielle en Guinée, en distinguant clairement les conditions d’éligibilité et les incompatibilités. Selon M. Camara, les conditions d’éligibilité désignent l’ensemble des critères que doivent remplir les prétendants à la magistrature suprême. Celles-ci peuvent être positives ou négatives.

Les conditions positives exigent des qualités ou situations précises, telles qu’« être de nationalité guinéenne » ou « être âgé de 40 ans au moins et de 80 ans au plus ».

Les conditions négatives, en revanche, imposent des restrictions, comme « ne pas avoir été condamné pour crime ou délit ».

Le juriste rappelle que seuls la Constitution et le Code électoral, en tant que lois organiques, peuvent fixer ces critères.

« Aucune loi ordinaire, tel qu’un statut particulier, ne peut imposer de nouvelles conditions d’éligibilité », a-t-il précisé.

M. Camara distingue ensuite les incompatibilités, qui concernent la fonction ou la qualité du prétendant. Contrairement aux conditions d’éligibilité, ces incompatibilités peuvent être définies non seulement par la Constitution et le Code électoral, mais aussi par les statuts particuliers.

Deux types d’incompatibilités sont à noter

1. L’incompatibilité absolue, qui interdit à certaines catégories professionnelles d’être candidates sans démission préalable. Le juriste cite le cas des magistrats, dont le statut interdit toute activité politique.

2. L’incompatibilité relative, qui permet à certains agents publics, tels que les enseignants ou fonctionnaires, de se présenter à la présidentielle, à condition que leur statut ne proscrive pas la participation politique. Toutefois, une fois élus, ces derniers doivent renoncer à leur fonction publique, la présidence étant incompatible avec tout autre emploi public ou privé.

Kalil Camara souligne que l’obligation ou non de démissionner avant de se présenter à la présidentielle dépend de la nature de l’incompatibilité : absolue ou relative. Son analyse vient ainsi rappeler l’importance du respect scrupuleux du cadre juridique pour garantir la transparence et la légitimité du processus électoral en Guinée.

 

Par Rahamane Père

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