Conakry : Un ressortissant congolais jugé à Mafanco pour une présumée escroquerie de 17 000 euros

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LeRenifleur Judicalex Guinée 14/11/2025

Émile Pascal Antoine Babindamana, ressortissant congolais résidant en Guinée depuis plusieurs années, comparaît devant le tribunal de première instance de Mafanco pour répondre de faits présumés d’escroquerie portant sur un montant de 17 000 euros. Il est poursuivi par Siné Camara, partie civile dans cette affaire. Celui-ci affirme avoir remis ladite somme au prévenu afin de permettre l’inscription de son neveu dans un centre de formation académique de football à Istanbul, un contrat qui, selon lui, n’a jamais été respecté.

Le procès s’est ouvert ce jeudi 13 novembre 2025 en présence de toutes les parties. À la barre, le prévenu a reconnu avoir reçu l’argent, précisant l’avoir utilisé pour « le visa, le billet et l’hébergement ».

Dans sa déposition, le plaignant est revenu sur les circonstances dans lesquelles il avait remis les 17 000 euros à Émile Pascal Antoine Babindamana.

« J’ai connu Émile en 2023 grâce au docteur Koulibaly. La première fois que je l’ai rencontré, c’était dans son bureau. Il m’a dit qu’il avait déjà envoyé plusieurs personnes en Angleterre pour jouer au football, même le fils du feu général Lansana Conté, selon lui. Nous avons alors conclu qu’il inscrirait mon neveu dans un centre de formation du Paris Saint-Germain établi à Istanbul. Après quatre mois, il devait l’envoyer en Angleterre. Au total, je lui ai remis 170 millions de francs guinéens. Le premier versement de 50 millions a été effectué le 13 décembre 2023. Émile est parti avec mon neveu, Ibrahima Keïta, pour l’inscrire et l’héberger au centre de formation », a-t-il expliqué.

Il affirme que c’est par la faute du prévenu que son neveu a finalement été renvoyé à Conakry.

« Arrivés à Istanbul, Émile a dit que l’inscription n’avait pas eu lieu et a proposé de réorienter l’enfant à Dubaï, où se trouverait également un centre du PSG. L’enfant y est allé, mais quatre mois après, il est revenu à Conakry. On dit qu’il n’a pas payé ses frais de séjour, alors que moi, j’avais déjà payé. C’est Émile qui n’a pas réglé. C’est par sa faute que l’enfant est revenu. Je réclame donc 170 millions de francs guinéens, parce que le contrat n’a pas été respecté : l’enfant n’est ni allé à Istanbul ni en Angleterre », a déclaré la partie civile.

De son côté, le prévenu a expliqué comment il est entré en contact avec Siné Camara.

« Je ne connaissais pas monsieur Camara auparavant. Il est venu à mon bureau pour demander de l’aide afin que son enfant puisse voyager en Angleterre. Il m’a parlé d’un jeune de 16 ans qui voulait jouer au football en Europe. Je lui ai conseillé de passer par une académie de formation. C’est ainsi qu’il m’a remis 17 000 euros. Au départ, il était prévu d’aller à Istanbul, mais finalement nous sommes allés à Dubaï. J’ai reçu l’argent avant le départ », a-t-il déclaré.

Il affirme que la somme avait été entièrement utilisée pour couvrir les frais liés au voyage.

« L’enfant est revenu en Guinée parce que les frais de séjour n’ont pas été payés. À Dubaï, l’école demandait 3 000 dollars par semaine. Il est resté trois mois. Les 17 000 euros ont servi pour le visa, le billet, l’hébergement, etc. », a-t-il précisé.

Au terme des dépositions, le tribunal a renvoyé l’affaire au 27 novembre 2025, date à laquelle les réquisitions et les plaidoiries seront entendues.

 

 

Sadialiou Barry

 

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