Kadiatou BAH
17/11/2025
Adulée, honorée, vénérée, aimée, sanctifiée par certains…
Elle est maltraitée, déshonorée, bafouée, insultée par d’autres.
Oui, là où certains la considèrent comme un ange, d’autres en font un démon.
D’elle BALZAC disait : « c’est une addition de soucis, soustraction de porte-monnaie, division des hommes « !
Prise parfois pour une proie facile, certains vont jusqu’à la traiter de « sexe faible »
C’est mal la connaître et mal la récompenser que de la traiter de la sorte.
MICHEL SARDOU qui est un de mes chanteurs préférés, s’amuse à taquiner les femmes dans sa chanson « ETRE une femme » dont voici un extrait :
« Dans un voyage absurde que je fais lorsque je m’ennuie, j’ai imaginé sans complexe qu’un matin je changeais de sexe… que je vivais l’étrange drame… d’être une femme »
Non, je regrette de dire à mon ami, qu’être une femme n’est pas un drame et qu’il n’y a aucun complexe à cela !
Je garde toujours en mémoire, la leçon de grammaire sur L’accord de l’adjectif qualificatif.
Je feuillette sagement mon livre de grammaire. Je m’arrête sur la leçon du jour : L’accord de l’adjectif qualificatif.
Vous connaissez la règle, non ?
Lorsqu’un adjectif qualifie plusieurs noms de genres différents, l’adjectif qualificatif se met au masculin pluriel. »
Quelle injustice !
Et pour illustrer cette règle, on montre une photo de jeunes enfants en train de tirer sur une corde.
Scindés en groupes de six filles d’un côté et de trois garçons de l’autre, la photo montre toutes les filles à terre.
Et comble de bêtise, l’auteur conclut ainsi : « Le masculin l’emporte ! ».
Plus choquant est ce dont on veut convaincre de si jeunes enfants à travers leurs livres d’école ou pire dans la vie de tous les jours.
Je reviens encore à MICHEL SARDOU, sa chanson que je suis en train d’écouter ce matin, porte le même titre que la précédente, mais c’est un remake.
Elle dit en partie : « Depuis les années 80, les femmes sont des hommes à temps plein. Fini les revendications, ce qu’elles voulaient maintenant elles l’ont.»
Je pardonne MICHEL pour ces paroles à l’endroit des femmes, car je sais qu’il ironise.
Pour preuve…. Il ajoute plus loin :
« Trente années se sont écoulées, sont-elles perdu ce qu’elles ont gagné ?
Question salaire ça ne va pas mieux. Celui d’un homme coupé en deux ;
On les enfume de parité. A quand l’égalité ? »
En effet, après des années de luttes acharnées, le chemin semble encore très long pour elles.
Ce n’est pas par faute de persévérance.
J’en veux pour exemple de cette lutte pour l’égalité des genres, la grande AURORE DUPIN, écrivain de son état qui pour narguer, les hommes de son temps, décide tout simplement de changer son patronyme.
Nous sommes au début du dix-huitième siècle. Elle se fait désormais appeler GEORGES SAND, comme un homme.
Elle ne se contente pas d’être la maitresse du célèbre ALFRED de MUSSET ou du non moins célèbre, FREDERIC CHOPIN.
Auteur de chroniques célèbres, elle dénonce tout haut, les affres de la vie conjugale et toutes les injustices faites aux femmes de son époque.
Mais revenons tout près de nous, dans ce pays dont le nom signifie « Femme » en langue soussou. Je veux parler de ma chère patrie … GUINEE.
Cette appellation devrait interpeler toute la gente masculin de ce pays.
Chaque homme de ce pays devrait se demander « le pourquoi » du choix de ce nom, par ses auteurs.
Si c’est un hommage qui lui est ainsi rendu, je pense qu’il est plus que mérité.
Elles sont vaillantes, ces femmes de mon pays.
Chacune à quelque niveau que ce soit, fait montre du plus grand courage et de la plus grande détermination dans le travail.
Elles sont de bonne heure, assises sur les berges de nos fleuves, dans l’attente des piroguiers du petit matin, partis pécher le poisson prévu au menu du jour.
Je croise certaines d’entre elles de bonne heure, tous les jours, au carrefour Matoto.
A peine descendues des véhicules en piteux états, qui les ont ramenées de KINDIA, elles entament un long marathon, derrières leurs marchandises transportées par des bras plus valides, qui trouvent aussi leur gagne-pain, dans cette sollicitation quotidienne.
Dans une contrée que j’ai bien connue pour y avoir grandi, c’est la gente féminine qui s’occupe de cette tâche.
Lorsqu’on a besoin de leurs services, il suffit de crier à haute voix :
« AGBAN ! », ce qui signifie, le fardeau.
Et les voilà, vous présentant leur dos afin que vous y posiez la charge à transporter.
OUI, dans ce beau pays, qui est le TOGO, les femmes sont les maillons forts et incontournables de l’économie du pays.
Je me dois, de leur rendre le plus grand honneur ici.
La « NANA BENZ » que vous voyez tranquillement adossée dans son fauteuil royal, s’est forgé toute seule.
Des années auparavant, elle était juste chargée par sa maman, de venir avant elle, préparer l’étal pour les ventes de la journée.
Et puis, elle a progressivement conquis cette mère, qui en retour lui a ouvert son cœur et l’a admise dans « son cercle ».
Elle l’a introduite dans le milieu et lui a appris les petits secrets de la corporation.
Maman est désormais prête à rendre le tablier, mais la relève est bien assurée.
Cette nouvelle égérie, épanouie et radieuse, cherchera à son tour à jalousement sauvegarder chaque centime de ce pactole qui constitue désormais son patrimoine.
La cinquantaine épanouie, elle pare sa belle peau d’or et de diamant bien mérités.
Elle a su assurer l’avenir de ses enfants, auxquels elle a payé les études, dans les meilleures écoles, qu’elle n’a pas eu la chance de fréquenter.
Et le mari, dans tout ça ?
Il est bien là. Présent, mais effacé.
Il n’a personne sur qui crier, puisque madame a assuré cette quiétude, au prix de sa sueur.
Oui, la paix a un prix et c’est elle qui tient les deniers de la bourse !
J’ai autour de moi et je croise à longueur de journée, des femmes exceptionnelles.
Certaines, comme JEANNE MARTIN CISSE ont l’âge de nos grands-mères et ont marqué à jamais l’histoire de notre pays.
Elle est la première femme africaine à avoir siégé au conseil des Nations-unies.
Celles qui se sont tant battues, pour être d’abord reconnues pour leurs compétences, puis acceptées à des postes de responsabilité.
Et celles qui se battent vaillamment dans l’ombre et accomplissent la mission qui leur est assignée.
Hommage soit rendu à nos vaillantes sœurs de la VISTAGUI, qui servent et continueront à servir cette maison avec loyauté et sans parcimonie, parfois, au détriment du temps précieux à consacrer à leurs foyers.
Oh, hommes de la VISTAGUI, si vous pouviez savoir les reproches dont certaines d’entre elles font l’objet, pour peu que leurs époux trouvent que le sel fait défaut dans leurs mets ou qu’un bouton manque à leur chemise.
Que de sacrifices consentis par les femmes d’ici et d’ailleurs !
Certaines sont ainsi passées à côté de leur vie de famille.
Michel en parle d’ailleurs, dans sa chanson :
« Ce sont toutes des femmes accomplies, sans vraiment besoin d’un mari.
Femmes PDG de société. Elles ont d’autres chats à fouetter.
De conseils d’administrations aux longs diners passés en réunions.
Passer en coup de vent chez le coiffeur, se maquiller dans l’ascenseur.
Elles rentrent épuisées tous les soirs… »
Finalement, je pense que le combat des femmes n’est beau que lorsqu’une teinte masculine le soutient.
Qu’en pensez-vous ?
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