Évolution des droits de l’homme en Guinée : Me Koné déplore la situation et interpelle les autorités à respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme

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LeRenifleur Judicalex Guinée 09/12/2025

L’humanité célébrera, ce mercredi 10 décembre, la Journée internationale des droits de l’homme, instituée à Paris en 1948 par l’Assemblée générale des Nations unies. En prélude à cette commémoration, notre reporter a rencontré, ce mardi 9 décembre 2025, Me Koné Aimé Christophe Labilé, président de l’ONG Avocats Sans Frontières Guinée, pour évoquer l’évolution des droits humains dans le pays.

L’avocat estime que « l’évolution des droits de l’homme en Guinée n’est pas reluisante » et appelle les autorités à « respecter le contenu de la Déclaration universelle des droits de l’homme ».

Dans son intervention, le président de l’ONG a regretté le faible niveau d’avancement des droits humains en République de Guinée.

« Demain, c’est la Journée mondiale des droits de l’homme. C’est une déclaration à laquelle la Guinée a adhéré et dont elle a intégré les dispositions dans son dispositif juridique national. Pourtant, en tant que défenseur des droits humains, je dois dire que la situation n’est pas reluisante sur notre territoire. Plusieurs faits et événements ont fait des victimes dont les familles cherchent encore la vérité et espèrent que justice leur soit rendue. La tragédie de N’Zérékoré, survenue le 1er décembre 2024, en est un exemple. Les victimes et leurs proches ont constitué un pool d’avocats chargé de les assister juridiquement. Une plainte régulière a été déposée auprès du procureur de la République près le tribunal de première instance de N’Zérékoré, mais rien n’a avancé. Ils ont multiplié les démarches pour s’enquérir de l’évolution du dossier, mais ils ont fini par constater que leur plainte est restée sans suite », a dénoncé Me Koné.

Le président de l’ONG a également rappelé plusieurs préoccupations majeures : plaintes non examinées, privation de liberté, détention provisoire prolongée, fermeture de médias, enlèvements et disparitions forcées.

« Il existe des détentions prolongées de manière illégale, en violation de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Nous avons aussi des cas de disparitions et d’enlèvements forcés pour lesquels le parquet devrait spontanément ouvrir des enquêtes et informer régulièrement les familles, ainsi que l’opinion nationale et internationale, de l’évolution des dossiers. Mais autour de certains de ces cas, c’est le mutisme total », a-t-il regretté.

Par ailleurs, Me Koné déplore les manquements persistants dans le respect des droits fondamentaux et interpelle vivement les autorités.

« Si l’on compare la célébration de 2024 à celle qui arrive demain, les droits de l’homme ne se portent pas bien dans notre pays. Nous allons de mal en pis. Pourtant, nous pouvons corriger le tir et suivre l’exemple des nations qui respectent la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ce n’est pas la mer à boire. Si nous prétendons être un État de droit, nous devons en appliquer les principes, et la justice doit jouer pleinement son rôle, car on ne peut pas parler de démocratie sans justice. Le ministère de la Justice et des Droits de l’homme doit s’investir davantage pour faire respecter ce texte auquel la Guinée a souscrit librement. Il ne s’agit pas seulement de faire des effets d’annonce ou de commémorer cette journée symboliquement, alors que, dans la pratique, les dispositions de cette déclaration ne sont pas respectées. J’interpelle donc les autorités pour le respect de son contenu. C’est possible, ce n’est pas la mer à boire ; tout dépend de la volonté politique. Je demande humblement à ceux qui nous gouvernent, à ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir, de veiller à ce que cette déclaration soit véritablement appliquée en République de Guinée », a lancé Me Koné Aimé Christophe Labilé.

 

Sadialiou Barry

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