Processus électoral : Fodé Bangoura réitère « La Cour Suprême est garante de la confiance des citoyens » (Discours intégral)

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LeRenifleur Judicalex Guinée 14/12/2025

Réunis à Coyah ce samedi 13 décembre 2025, les magistrats et greffiers de la Cour suprême participent à un atelier de renforcement des capacités axé sur le contentieux électoral. Présidant l’ouverture des travaux, le président de la Cour suprême, Fodé Bangoura, le Premier Président de la Cour Suprême a rappelé la responsabilité majeure de l’institution dans la sécurisation juridique du processus électoral et appelé à la rigueur, à l’impartialité et au professionnalisme afin de consolider la confiance des citoyens et l’État de droit.

 

Judicalex-gn.org vous propose l’intégralité du discours du Premier Président de la Cour Suprême

 

C’est pour moi un privilège et un devoir institutionnel de prendre la parole à l’ouverture de cet atelier consacré au rôle de la Cour suprême dans le processus électoral, organisé à l’intention des magistrats et greffiers de notre haute juridiction. Je voudrais, avant toute chose, vous exprimer, chers participants, mes vifs remerciements pour votre mobilisation massive et vos visages tout souriant ; ce qui témoigne de l’intérêt que vous accordez à la rencontre. Je remercie tout aussi vivement le PNUD pour son appui constant à notre Justice et sa collaboration pour l’organisation du présent atelier. J’adresse les mêmes remerciements aux autorités locales et aux populations de Coyah pour leur hospitalité traditionnelle. Il en est de même des experts nationaux et internationaux mobilisés pour ces trois jours de réflexion technique. Leur contribution demeure, en effet, essentielle pour la consolidation de nos compétences et l’amélioration continue de nos pratiques juridictionnelles.

Mesdames et Messieurs,

Les élections constituent un moment majeur de la vie démocratique de notre pays. À cette étape cruciale, la Cour suprême se trouve investie d’une responsabilité déterminante : celle de garantir la régularité, la transparence et la crédibilité de l’ensemble des opérations électorales. Cette responsabilité qui nous est confiée par la Constitution et les lois organiques de la République, implique non seulement une maîtrise approfondie du cadre juridique applicable, mais également une rigueur professionnelle irréprochable dans le traitement des contentieux qui relèvent de notre compétence. Notre institution est attendue. Elle doit être à la hauteur des exigences républicaines, non seulement par la qualité de ses décisions, mais aussi par l’exemplarité de ses méthodes de travail, la diligence dans l’instruction des dossiers, l’interprétation des normes électorales. Le contentieux électoral, du fait de son caractère urgent, sensible et décisif, nécessite une mobilisation technique renforcée et une harmonisation de nos approches. C’est précisément pour répondre à ces impératifs que la Cour suprême organise le présent atelier.

Mesdames et Messieurs,

Au cours des trois prochains jours, vous aurez l’occasion de revisiter les fondements constitutionnels et législatifs de nos attributions en matière électorale, d’analyser les principales jurisprudences pertinentes, de travailler sur des études de cas, et de procéder à un partage d’expériences autour des meilleures pratiques. Les thèmes proposés couvrent l’ensemble des enjeux : de la saisine à la motivation des décisions, des délais de procédure à la gestion documentaire assurée par les greffiers, en passant par la proclamation des résultats définitifs. Je souhaite insister particulièrement sur le rôle fondamental du greffe, souvent méconnu du grand public, mais absolument central dans la chaîne du contentieux électoral. La réception des requêtes, le contrôle des délais, la traçabilité des actes, la conservation des pièces et la transmission régulière aux formations de jugement constituent autant d’éléments conditionnant le bon déroulement de la procédure contentieuse. Le greffe est le socle sur lequel repose la fiabilité de la procédure.

Mesdames et Messieurs,

Au-delà des aspects techniques, cet atelier doit être l’occasion de renforcer l’esprit de corps qui unit les membres de la Cour suprême. Nous devons, dans le contexte électoral, agir avec sérénité, neutralité, indépendance et sens du devoir. L’impartialité de la justice électorale n’est pas seulement une exigence juridique ; elle est un facteur essentiel de stabilité nationale et de confiance des citoyens dans les institutions. Je nourris la conviction que les travaux de cet atelier permettront de dégager des recommandations opérationnelles, susceptibles de renforcer notre dispositif interne de gestion du contentieux électoral. Ces recommandations, une fois consolidées, viendront compléter les mesures déjà engagées par le Secrétariat général et les Chambres pour améliorer la coordination, la planification et la réactivité de nos services durant cette période électorale.

Mesdames et Messieurs,

Cet atelier est le vôtre. Il doit être un espace d’apprentissage, de clarification, mais aussi d’innovation institutionnelle. C’est pourquoi, je vous encourage à participer activement aux échanges, à poser des questions, à partager vos expériences et à proposer des solutions concrètes. Et je formule le vœu sincère que cette rencontre contribue substantiellement au renforcement de notre crédibilité institutionnelle et à la réussite du processus électoral à venir. La Cour suprême, en assumant pleinement et avec professionnalisme les missions que la République lui confie, continuera ainsi de jouer son rôle essentiel dans la consolidation de l’État de droit.

 

Je vous remercie de votre attention et je souhaite plein succès à vos travaux.

 

 

                                                                                                                         Propos recueillis par Rama Fils, pour Judicalex-gn.org

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