Protection de l'enfance : Le Tribunal pour Enfant durcit le ton contre les pratiques illégales en Guinée

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LeRenifleur Judicalex Guinée 09/12/2025

La question de la protection des enfants en Guinée prend une ampleur croissante, alors que des mineurs continuent d’être signalés dans des espaces qui leur sont interdits. Boîtes de nuit, hôtels, motels, plages, cinémas ou encore salles de spectacles : autant de lieux où leur présence est régulièrement constatée. Face à cette situation, le Tribunal pour Enfant de Conakry a tenu une réunion stratégique afin de rappeler la stricte application des textes légaux en vigueur.

Ce lundi 8 décembre 2025, le procureur spécial près le Tribunal pour Enfant, Cé Avis Gamy, a réuni à Conakry les Officiers de Police Judiciaire (OPJ), les offices nationaux des loisirs et du tourisme, l’Agence Guinéenne des Spectacles ainsi que les officiers d’état civil. Objectif : souligner leur responsabilité conjointe dans la protection des mineurs.

Le magistrat a tenu un discours ferme, rappelant l’obligation de respecter les normes légales :

« À ce sujet, nous serons intraitables. La loi doit être appliquée dans toute sa rigueur. Personne n’est au-dessus d’elle. Aucun statut ne peut prévaloir sur le droit», a-t-il insisté.

Il a ensuite adressé une série de mises en garde :

Aux gérants de lieux de loisirs et d’hébergement :

« Tout établissement, maisons closes, hôtels, espaces de loisirs qui ne respectera pas la loi fera l’objet de sanctions. »

Aux parents : Le procureur a rappelé l’interdiction pour les enfants de circuler après 22h, précisant que l’OPROGEM a reçu des instructions strictes pour poursuivre tout parent surpris en infraction.

Malgré ces consignes claires, une cinquantaine d’OPJ et des représentants de l’Agence Guinéenne des Spectacles ont évoqué des difficultés persistantes liées notamment au trafic d’influence, qui entrave l’exécution de leurs missions.

Face à ces dérives, Cé Avis Gamy a réaffirmé son intransigeance :

« Le statut de quiconque ne peut prévaloir sur la loi. Moi-même, procureur spécial, je ne suis pas au-dessus d’elle. Quelle que soit l’autorité concernée, nous appliquerons la loi dans toute sa rigueur.»

Il a également averti que toute tentative d’ingérence fera l’objet de poursuites :

« Tout parent ou toute autorité qui cherchera à intervenir dans ces situations fera face à une procédure pour trafic d’influence. Nous n’aurons aucun état d’âme.»

Les instructions étant désormais clairement énoncées, l’accent est mis sur leur mise en œuvre par les officiers de police judiciaire. Le Colonel Marie Sylla, cheffe de division prévention au sein de l’Office de Protection du Genre, de l’Enfance et des Mœurs, a salué l’initiative :

« Cette rencontre a été très constructive. Elle nous éclaire sur ce que nous devons faire et renforcer la cohésion entre les acteurs travaillant pour la même cause.»

En réaffirmant sa détermination, le Tribunal pour Enfant de Conakry envoie un message sans équivoque : la protection des mineurs demeure une priorité absolue et ne tolérera aucune forme d’ingérence, marquant une nouvelle ère dans l’application de la législation dédiée à l’enfance en Guinée.

 

Par Rahamane Mo, pour Judicalex-gn.org

 

 

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