TPI de Dixinn : « J’ai pris la fuite parce que j’ai eu peur », se défend un chauffeur jugé pour refus d’obtempérer

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LeRenifleur Judicalex Guinée 24/11/2025

Le procureur du tribunal de première instance de Dixinn a requis deux (2) ans d'emprisonnement assortis d’une amende d’un (1) million de francs guinéens contre Oumar Keita, poursuivi pour mise en danger de la vie d'autrui, rébellion et refus d'obtempérer. Entendu à l'audience de ce lundi 24 novembre 2025, le prévenu a nié les faits qui lui sont reprochés. Il affirme avoir agi sous l’effet de la panique.

Selon Oumar Keita, dans la nuit du 17 au 18 novembre 2025, des agents en uniforme lui ont demandé de s'arrêter pour un contrôle au barrage du pont 8 Novembre. Après s’être exécuté, il dit avoir repris la route en direction de Kaloum. Quelques instants plus tard, raconte-t-il, un agent aurait surgi devant son véhicule en le menaçant de son arme, ce qui l’aurait poussé à s’enfuir.

« Quand je suis arrivé au niveau du barrage, l'agent m'a dit de m'arrêter. Je suis descendu du véhicule, j'ai ouvert le coffre, il a fouillé. Après, il m'a dit de continuer. Dès que j'ai engagé la vitesse, un agent a surgi brusquement devant moi. Il m'a pointé l'arme. J’ai eu peur et j'ai commencé à trembler. Mon pied était sur l'accélérateur, je n'ai pas pu maîtriser la voiture. Je me suis enfui. Il m'a pourchassé. Arrivé au carrefour de la FEGUIFOOT, il a tiré sur mes pneus. J'ai continué parce que j'avais peur. Un peu avant le carrefour d'Ignace Deen, je me suis garé », a expliqué le prévenu.

À sa suite, le maréchal des logis (Margis) Oumar Kanté, l’agent qui a tiré sur les pneus du véhicule, a livré sa version des faits. Il a nié avoir braqué son arme sur le chauffeur et a affirmé avoir tiré après plusieurs tentatives infructueuses pour le soumettre au contrôle, évoquant également un danger imminent.

« Au pont 8 Novembre, où un barrage est érigé, il y a deux dispositifs de contrôle : l’un pour les véhicules et l’autre pour les motos. Quand il est arrivé, il a continué. Quand j'ai crié “halte !”, il a fait marche arrière mais ne s’est pas soumis au contrôle. Directement, il a pris la fuite. Mon binôme et moi avons pris une moto pour le poursuivre. On l'a rattrapé au carrefour de la FEGUIFOOT, je lui ai dit : “Monsieur, arrêtez-vous, c'est la gendarmerie nationale.” Il a refusé. Il a voulu me percuter avec son véhicule. J’ai fait une sommation, il ne s'est pas arrêté. C'est ainsi que j'ai tiré sur les pneus pour l'empêcher de progresser. Malgré tout, il a continué. Arrivé au carrefour qui mène à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, il a compris que son véhicule ne pouvait plus rouler. Il s'est garé. Je lui ai dit de descendre, puis j’ai rendu compte à mon chef », a expliqué le gendarme.

Ces déclarations ont convaincu le parquet, qui a requis la condamnation du chauffeur. Selon le procureur Sidiki Camara, le comportement du prévenu constitue bel et bien une mise en danger de la vie d'autrui, un acte de rébellion et un refus d’obtempérer.

La défense, pour sa part, estime que la véritable victime dans cette affaire est leur client. Maître Christophe Labilé Koné a ainsi plaidé la relaxe pure et simple.

L'affaire a été mise en délibéré pour un verdict attendu le 1er décembre 2025.

 

Affaire à suivre…

                                                                                                          

  Bonankun

 

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