TPI de Mafanco : 3 ans de prison requis contre le Congolais Émile Pascal Antoine Babindamana

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LeRenifleur Judicalex Guinée 27/11/2025

Le prévenu Émile Pascal Antoine Babindamana, poursuivi pour escroquerie, risque trois ans d’emprisonnement. C’est la peine requise contre lui ce jeudi 27 novembre 2025 par le substitut du procureur près le Tribunal de première instance de Mafanco. La partie civile réclame 170 millions de francs guinéens à titre principal et 50 millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts.

Ce ressortissant congolais, qui réside en Guinée depuis plusieurs années, est poursuivi par Siné Camara, partie civile dans cette affaire. Celui-ci lui avait remis un montant de 17 000 euros, soit 170 millions de francs guinéens, pour « inscrire son neveu Ibrahima Keïta dans un centre de formation académique de football à Istanbul ». Selon lui, le contrat n’a pas été respecté.

À l’ouverture de l’audience, le 13 novembre 2025, le prévenu a reconnu avoir perçu la somme, qu’il affirme avoir utilisée pour « le visa, le billet et l’hébergement de l’enfant ».

Cependant, le conseil de la partie civile soutient dans ses plaidoiries que l’enfant n’a jamais été inscrit dans un centre de formation. Ce dernier serait rentré en Guinée après avoir passé quelques mois à Dubaï. La partie civile réitère donc sa demande : 170 millions de francs guinéens à titre principal et 50 millions à titre de dommages et intérêts.

« Émile s’est fait passer pour quelqu’un qui pouvait aider Ibrahima Keïta à voyager afin qu’il puisse suivre une formation dans une académie du Paris Saint-Germain installée à Istanbul. On lui a remis l’argent. Plus tard, il est revenu expliquer qu’il n’avait pas obtenu le visa, mais qu’une autre possibilité existait à Dubaï. Il part alors avec l’enfant à Dubaï, prend des images sur un terrain, prétendant l’avoir inscrit dans un centre du Paris Saint-Germain basé là-bas. Il confie ensuite l’enfant à une famille et rentre en Guinée. Quelques mois plus tard, l’enfant revient lui aussi en Guinée. Aujourd’hui, il ne sait même pas où il se trouve. Il a utilisé des manœuvres frauduleuses pour tromper la partie civile. Les faits constituent l’infraction d’abus de confiance », a plaidé le conseil de la partie civile.

De son côté, le procureur a demandé au tribunal de condamner le prévenu à trois ans d’emprisonnement ferme ainsi qu’au paiement intégral des montants réclamés.

« Les délinquants ont des techniques bien connues. Dans sa démarche frauduleuse, il a soutiré 170 millions de francs guinéens. Il a fait miroiter à sa victime un départ pour l’Angleterre. Lorsque cela a échoué, il a encore proposé Dubaï. Je vous demande de le déclarer coupable d’escroquerie et de le condamner à trois ans d’emprisonnement, ainsi qu’au paiement des 50 millions de francs guinéens sollicités par la partie civile », a requis le procureur.

Pour sa part, la défense estime que l’infraction n’est pas établie. Me Houlematou Bah a demandé au tribunal de « balayer d’un revers de main » toutes les prétentions de la partie civile et d’ordonner la relaxe de son client.

« Aucune mise en scène n’a été établie. Il a promis d’inscrire l’enfant dans un centre, et il l’a fait. Il l’a accompagné et est resté avec lui pendant dix jours. Ce comportement démontre sa bonne foi. L’infraction n’est pas constituée. Je vous demande d’ordonner sa relaxe », a plaidé la défense.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré. La décision sera rendue le 11 décembre 2025.

 

Par Sadialiou Barry, pour Judicalex-gn.org

 

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